Guerre à la paix

Robert Lynns saisit la sphère métallique striée, du volume d’une grosse grenade et se redressa la présentant dans ses mains :- Boys, voici le nouveau pétard de défense. Une « Crackle-trap », très au point, croyez-m’en.Il recula d’un pas, s’adossant au faux char d’assaut aux lattes de bois sabrées de traînées de camouflage.- Regardez la clavette, ici, sur la calotte supérieure. Vous la retirez et, quatre-vingt secondes après, une trappe se soulève, libérée par un ressort. A partir de cet instant, la bille est libre et au moindre heurt, à la plus petite vibration, le contact électrique s’établit ; c’est alors un assez joli feu d’artifice !Une dizaine de « Chemises Brunes » formaient cercle autour de lui. Les visages étaient contractés, inquiets. Lynns les avait prévenus : c’était une vraie bombe. Pour la démonstration on n’avait, paraît-il, pu trouver une « Crackle-trap » d’exercice désamorcée. Lynns avait déposé l’engin au sol, montrait des graphiques de démontage et l’emplacement de l’explosif.